Cepam rejoint Rolpin

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Le fabricant landais de contreplaqué à base de pin des Landes a reçu le feu vert du tribunal de commerce de Niort pour reprendre les actifs de la scoop CEPAM, établie dans les Deux-Sèvres et spécialiste du lambris décoratif. La Région Poitou-Charentes soutient ce projet de reprise de l'entreprise de Mauzé sur le Mignon (79) en entrant au capital de la société à hauteur de 100 000 euros par l'intermédiaire du fonds de participation régional, et en attribuant une avance remboursable de 650 000 euros pour le rachat des actifs et les investissements. Sur le site de la région Poitou-Charente, il est précisé que Rolpin poursuit l'ambition de développer une filière bois française dans l'ouest de la France.

Le groupe irlandais Smurfit Kappa, leader européen de l'emballage en carton, a cédé en 2010 les trois entités composant Rolpin, spécialisé dans le contreplaqué à base de pin des Landes et donc actif non stratégique. Justement, le racheteur, Syntagma Capital, cherchait à reprendre des actifs non stratégiques de grands groupes. En pleine crise financière, Rolpin filait un mauvais coton, avec 34 millions de pertes accumulées depuis 2002 et 70 licenciements en 2009, année calamiteuse où l'entité a enregistré près de 14 millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de moins de 30 millions d'euros, avec 173 salariés.

Le repreneur, Syntagma Capital, appartient à la famille Kiekert-Le Moult, et Sébastien Kiekert Le Moult devient le nouveau PDG de Rolpin. La famille Kiekert s'est désengagée en 2000 de l'entreprise familiale allemande éponyme, une entreprise incontournable de l'équipement automobile. Basé à Bruxelles, Syntagma ne se contente pas de reprendre Rolpin mais investit alors également au Brésil, et reprend, toujours en 2010, une partie de Tyco International (EDIS). Seul Rolpin fait partie de la filière bois.
Marc Vincent, le responsable de Rolpin, reste aux commandes, un plan d'investissement de 16 millions d'euros prévoit d'équiper le site principal d'un séchoir de 7 millions d'euros en 2011 et d'une chaudière biomasse en 2012. La production de contreplaqué doit passer de 36 000 m3 en 2010 à 42 000 m3 en 2012 et 55 000 m3 en 2013. Selon Marc Vincent, l'échéancier est respecté. Rolpin aura fabriqué 34 000 m3 de contreplaqué en 2011 mais revoit à la hausse ses objectifs de production pour 2012 : "La fin de l'année 2011 a été difficile et nous avons même réduit la production au cours du dernier trimestre, mais le marché repart en ce début d'année". Syntagma Capital ne semble pas vouloir s'en tenir là. Rolpin s'était porté repreneur d'Allin, un fabricant de contreplaqué charentais en difficulté suite à l'arrêt de l'exportation de grumes d'Okoumé à partir du Gabon. Si Rolpin avait repris Allin, il se serait pourtant accommodé de la transformation des feuilles, explique Marc Vincent. Mais Allin a été attribué finalement à l'entreprise Toubois, un autre acteur du contreplaqué de la région, qui dispose d'une exploitation forestière au Gabon. CEPAM n'est pas du tout présent sur le même créneau que Rolpin, le lambris n'est pas un secteur d'activité véritablement à la fête, mais le plan de redéveloppement prévoit des investissements de 1,4 millions d'euros. Sur les 83 salariés, Rolpin en réembauchera 15, puis les effectifs devraient être portés à 25 d'ici un an. La Nouvelle République annonce que Jean-Michel Jara, ancien responsable commercial du site, prendra la direction de la nouvelle entité Rolpin Cepam.

Conformément à ce qui est déclaré sur le site de la région Poitou-Charente, Marc Vincent concède que Syntagma Capital n'en restera peut-être pas là et que l'investisseur pourrait saisir d'autres opportunités dans l'avenir.
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