France: marchés différenciés dans le feuillus

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RW/Fordaq
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Bonne tenue des prix du frêne en grumes

En matière de feuillus –et en fonction des essences et des assortiments de produits-, la fin d’année 2016 se solde par des résultats contrastés aux ventes de bois. Dans le chêne, l’embellie se poursuit. Les scieurs bénéficient d’une conjonction de facteurs favorables : les exportations de grumes ont baissé depuis le printemps, tous les marchés de proximité (France, Europe…) pointent dans le vert, la demande asiatique a rebondi très fort, le dollar est toujours aussi haut et les producteurs US ont fortement baissé leurs expéditions sur la Chine.

Dans ces conditions et du fait de la rareté de la matière première, une nouvelle augmentation annuelle des prix des chênes en forêt a été enregistrée aux dernières ventes de décembre (voir tableau ci-dessous). Celle-ci s’inscrit dans le droit fil des analyses de l’ONF concernant le deuxième semestre en cours, à savoir une hausse moyenne annuelle des prix sur pied de +8% pour les diamètres 50 cm et +.

Toutefois, il semble que dans certaines régions, une contraction tarifaire touche les moindres diamètres et les qualités inférieures souvent destinés au grand export. « Dans l’Aube, nous avons constaté une légère baisse annuelle moyenne de 10% sur les qualités C et D car le tissu régional de la 1ère transformation est très présent. Dans les régions voisines où les scieurs font plus défaut, la chute de prix est plus importante », note Christophe Baudot qui dirige le Groupement Champenois de gestion forestière.

Dans le frêne, la bonne tenue des prix constitue presque une surprise pour les producteurs forestiers. En dépit des coupes sanitaires dues à la chalarose, les quantités abattues n’ont pas eu de conséquences notoires sur les cours des grumes qui demeurent stables en rythme annuel, avec même des effets marqués à la hausse dans quelques ventes (+10% en un an en Lorraine). Là encore, c’est l’Asie qui dirige le marché. « Mes volumes d’affaires sur le Vietnam et l’Indonésie restent stables et à des prix réguliers », confirme l’exploitant forestier Michel Jacquin.

En revanche, le hêtre évolue toujours dans des eaux basses. Excepté les exportations sur le Maghreb et l’Asie, les autres débouchés se réduisent comme peau de chagrin. « En France , la demande continue de se rétracter en raison de la disparition ou de la délocalisation de nos industries du meuble. Il reste quelques niches comme le marché de l’escalier qui a toutefois été impacté par la chute de la construction. » Directeur de la scierie Les Avivés de l’Est, Éric Ducrot espère toutefois un début de reprise dans ce secteur.

De plus, le marasme dans les industries des panneaux (les parcs à bois des usines sont pleins) et la faible demande en chauffage (encore un 3ème hiver de suite clément en 2016 ?), ne contribuent pas à améliorer la situation. En conséquence, les prix du hêtre stagnent en forêt (de 40 à 50 euros/m3 en moyenne sur pied pour les diamètres 40 cm et +), voire baisse dans certains bassins d’approvisionnement. Sur un an et d’après des sources ONF, les cours ont diminué de 2% à 3% en Franche-Comté et jusqu’à 15% en Normandie et dans le Nord.

Tableau 1

   À FIN 2016, LE CHÊNE ENCORE EN HAUSSE DANS LE JURA

       Prix en euros/m3, bois façonnés à port de camion

 

03/12/2015

 01/12/2016 Évolution sur 1 an
1 m3 79                                111                              +40,5%
1,5 m3          127                              150                              +18,1%
2 m3 160 177,5 +10,9%
2,5 m3 187,5 199                     +6,1%

3 m3

209 217 +3,8%

3,5 m3

227

231,5 +2%

Source : Robert Wood, ventes ONF de Courlaoux (Jura)

 

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